Patrimoine immatériel
La petite histoire des calendriers de propagande des Petites Franciscaines de Marie de Baie-Saint-Paul (janvier 2024)
Au printemps 1958, à l’aube de la révolution tranquille au Québec, la Maison Mère des Petites Franciscaines de Marie décida de mettre à l’essai un tout nouvel outil de propagande : le calendrier.
Par lui, elles désiraient faire connaître la congrégation et recruter éventuellement quelques jeunes filles à la vocation religieuse naissante.
En tout, la congrégation fit produire successivement 5 calendriers de 1959 à 1963, qu’elle distribua dans les différentes régions où la congrégation étaient présentes.
Au printemps 2022, M. Philippe FORTIN, designer graphique et étudiant en maîtrise en design de l’université Laval (Québec), s’intéresse aux imprimés éphémères que contiennent les fonds d’archives des Communautés Religieuses Féminines. Lors d’une visite de la réserve muséale des PFM à Baie-Saint-Paul il trouva des exemplaires de ces calendriers. Il explore alors comment ces documents, qui allient souvent texte et images dans le but de communiquer à de larges publics, peuvent servir de base à la reconstitution d’une histoire inédite et captivante.
Inspiré par l’approche narrative, il a mené une série d’activités de collecte de données – analyse d’artéfact et de contenu, recherche documentaire, entretiens auprès de 11 religieuses – de manière à récolter plusieurs petits récits qui, organisés chronologiquement et par thème, constituent un récit final.
Ce récit a finalement orienté la conception d’un document qui devait servir de restitution aux parties prenantes impliquées dans la gestion du patrimoine des PFM. Cette étude souligne la pertinence d’intégrer des designers graphiques dans toute équipe mise sur pied dans le but de mettre en valeur le Patrimoine religieux archivistique.
En effet, elle met en lumière leur approche du projet basée notamment sur des qualités telles que l’empathie envers les sujets humains, la collaboration avec les parties prenantes, la sensibilité culturelle et la créativité, ainsi que sur la création d’artéfacts graphiques qui sont à la fois éducatifs, inspirants et engageants pour les différents publics. De cette manière, la mise en valeur, la préservation et la pérennité du Patrimoine religieux archivistique ne peuvent qu’être avantagées.
Plus spécifiquement, ce projet de mise en valeur a permis de transcender la simple valeur d’information des calendriers de propagande et de révéler des aspects longtemps oubliés de la congrégation.
Intitulé La petite histoire des calendriers de propagande des Petites Franciscaines de Marie de Baie-Saint-Paul, le document rédigé par M Philippe Fortin livre le récit qu’il a constitué, à l’aide de sources documentaires variées et de témoignages d’une dizaine de sœurs qui les ont connus.
Nous vous invitons à découvrir cet ouvrage !
Lien : https://corpus.ulaval.ca/entities/publication/4d4ce711-5b09-4855-a397-6556a8cb2aa0
Sœur Doris Lamontagne nous présente François de Laval, émission enregistrée en novembre 2023 par Le Verbe Médias.
« Éduquer les jeunes dans la foi, soigner les pauvres avec bonté, secourir avec tendresse les personnes âgées, accueillir sans condition les abandonnés » (Constitutions PFM n° 2).
Notre vocation particulière s’exprime différemment selon les affinités de chacune. Aujourd’hui, on vous présente le témoignage de sœur Marcella Laprise, qui a trouvé sa raison d’être auprès des gens mal pris.
Pendant 4 années, à Longueuil, elle a accompagné des hommes qui étaient dans la rue, en étant à leur écoute, en leur accordant de son temps. Eux qui étaient certes soutenus par des professionnels pour sortir d’une vie de drogue, d’alcool ou de dépendance, mais qui avaient besoin aussi d’une oreille compatissante. Elle intervenait au sein de la « mafia de l’amour » !
Puis pendant 16 ans, elle a poursuivi sa mission avec d’autres religieuses en mettant en place un comptoir alimentaire dans le quartier des Ormeaux, à Longueuil. Son objectif était de permettre aux enfants de manger à leur faim. Après la messe du matin, elle allait chercher de la nourriture auprès d’épiceries partenaires, puis, aidée de bénévoles, elle accueillait les personnes dans le besoin et leur offrait de la nourriture les après-midis du lundi au vendredi. Au-delà de cette générosité, sœur Marcella avait à cœur de prodiguer des conseils pour aider les familles, souvent monoparentales, à gérer un budget de nourriture, à concevoir des repas à partir de produits variés, pour redonner l’élan et l’envie à ces familles. Dans ce comptoir alimentaire, elle cuisinait, montrait l’exemple, rassurait. Tous les bénévoles qui l’accompagnaient étaient des personnes issues de ce milieu et qui avaient retrouvé un équilibre de vie. L’indulgence était partout dans cette équipe ! Sa force ? Créer des relations humaines, donner de la reconnaissance et créer un lien de confiance.
Les fins de semaine, sœur Marcella se rendait fréquemment dans les blocs d’appartements pour faire des visites d’amitié chez ces personnes à faibles revenus, pour les écouter, réparer leurs blessures affectives. Elle ne portait pas de jugement sur ces populations défavorisées. Toujours positive, sœur Marcella est persuadée qu’à travers leurs fragilités, les individus peuvent grandir, cheminer et apprendre à changer. Elle a appris l’humilité auprès de ces êtres en souffrance, à qui elle rappelait de ne pas être humiliés, mais qu’ils pouvaient eux aussi aider, avoir leur place.
En parallèle, sœur Marcella aidait de nombreuses classes primaires du quartier en offrant des collations aux enfants issus de ce milieu défavorisé.
Quand les religieuses ne furent plus en mesure de poursuivre cette mission pour des raisons de santé, le comptoir alimentaire a fermé, mais l’association « Entraide chez nous » a repris l’activité, sous d’autres modalités.
Sœur Marcella vit aujourd’hui à Baie-Saint-Paul. Elle a occupé différents mandats confiés par les supérieures générales des Petites Franciscaines de Marie, et a continué son action charitable notamment auprès du comptoir alimentaire de la ville pendant 3-4 ans, puis au CHSLD pour visiter les malades et leur donner de la joie.
Sa vie est une action de grâce, elle dit elle-même avoir toujours été bien accompagnée grâce à Dieu.
Vous voulez en connaître davantage sur le patrimoine immatériel des PFM ! Entrez dans le circuit FIL ROUGE !
Avancez au fil des images, des textes, des documents audios, etc.
https://baladodecouverte.com/circuits/867/circuit-fil-rouge-petites-franciscaines-de-marie
Découvrir Maison Mère d’hier à aujourd’hui
Vous apprécierez surement cette série de petits reportages qui présentent les secrets les mieux gardés de ce bâtiment historique à Baie-Saint-Paul, avec des invités et des religieuses en entrevue sur divers thèmes tels que l’art culinaire, la collection des Petites Franciscaines de Marie au sein de l’espace muséal, l’hébergement à Maison Mère, le Jardin de François, l’intégration à Baie Saint Paul et de nouveaux épisodes à venir !»
Sœur Doris Lamontagne nous parle de François D’Assise
L’enseignement de la musique chez les Petites Franciscaines de Marie
À l’occasion de la sortie du film québécois La Passion d’Augustine, Madame Renée Gagnon, musicienne professionnelle, et Sr Carmen Gravel, enseignante émérite qui a travaillé à la formation de Mme Gagnon, nous partagent leurs souvenirs et ce qu’elles retiennent de leur expérience commune.
Pour le reportage avec des artisanes du film La Passion d’Augustine et un commentaire sur l’œuvre par le Comité de l’Année de la vie consacrée.
L’enseignement de la musique par les Petites Franciscaines de Marie faisait partie du curriculum scolaire, quelques religieuses étant embauchées pour s’occuper de l’éducation musicale dans les classes.
Les leçons comprenaient l’apprentissage de la théorie musicale et, où les installations le permettaient, dans les écoles – En savoir plus
Fiches concernent les Petites Fransciscaines de Marie
- Un texte d’Encyclobec portant sur l’Hôpital Sainte-Anne : http://encyclobec.ca/communaute_religieuse.php?idcommu_religieuse=59&theme=soigner
- Un texte de Jean Fortin, 2013, qui met en exergue Maison-Mère : https://www.erudit.org/fr/revues/continuite/2013-n136-continuite0520/68832ac/
Quelques textes hélas indisponibles sur internet :
- Le centenaire des Petites Franciscaines de Marie.. (1989). Eglise canadienne, 22(24), 758-760 ; Sœurs Lumière, Spirale, No 262, automne 2017, p. 10-14
Témoignage vidéo de S. Marie-Paule qui résume différentes contributions et travaux réalisés mais aussi les valeurs des Petites Franciscaines de Marie
(De)main en main : Introduction
Partez à la rencontre de l’univers méconnu des Petites Franciscaines de Marie, une communauté de femmes étonnantes dont les prodiges d’ingéniosité et de savoir-faire insufflent espoir et inspiration pour les générations de demain.
L’exposition temporaire (De)main en main vous ouvre les portes de l’univers fascinant des Petites Franciscaines de Marie (PFM), femmes extraordinaires dont le riche héritage est au cœur de l’ADN de Baie-Saint-Paul.
Agricultrices, éleveuses, artisanes, plombières, couturières, infirmières, herboristes, enseignantes, cordonnières, peintres, missionnaires globe-trotteuses : la diversité, la complémentarité et la synergie de leurs aptitudes leur ont permis d’élever leur maison mère au rang de microsociété autosuffisante, d’en faire un véritable village dans la ville. Également dotées d’une expertise agricole, les sœurs entretenaient sur leurs terres un vaste éventail de cultures dont les fruits leur servaient aussi bien à nourrir les corps qu’à soigner les esprits.
Propulsées par un savant mélange d’efficacité, de solidarité et de cœur à l’ouvrage, leurs bonnes œuvres ont rayonné bien au-delà des murs du couvent. Loin d’être recluses, les PFM se sont fait un point d’honneur de veiller au bien commun, de subvenir aux besoins des familles moins nanties, des personnes malades, âgées ou atteintes de déficience intellectuelle en fondant un hospice, ainsi qu’en travaillant à l’hôpital Sainte-Anne et dans les écoles environnantes.
Des dédales de l’ancien couvent à la spectaculaire chapelle, en passant par un jardin d’herbes médicinales, l’exposition vous fera découvrir les prodiges quotidiens d’une communauté tissée serrée, à l’âme bourdonnante de créativité et de débrouillardise. Attrapez la main que vous tendent, par-delà les siècles, ces femmes étonnantes dont les miracles d’ingéniosité sont, aujourd’hui plus que jamais, d’intarissables sources d’espoir et d’inspiration pour les générations de demain.
Maison Mère et le Parcours muséal, un projet de pérennisation
La Ville de Baie-Saint-Paul a confié à Maison Mère, un organisme à but non lucratif, l’objectif de convertir le complexe conventuel en un lieu d’innovation durable. Dans des lieux inspirants empreints d’histoire, la tradition côtoie la modernité afin d’offrir un environnement rassembleur agissant de levier de développement socioéconomique, le tout en continuité avec les valeurs franciscaines. À l’intérieur du complexe, le Parcours muséal, toujours vivant, retrace près de 130 ans d’histoire à travers cinq zones immersives comprenant une collection patrimoniale de plus de 3 500 artefacts.
Ensemble pour assurer la mise en valeur du patrimoine
Le Parcours muséal de Maison Mère propose depuis juin 2021 une toute nouvelle exposition en lien avec les pionnières qui habitaient jusqu’à tout récemment l’ensemble conventuel converti. (De)main en main : une histoire d’autosuffisance relate le passé des Petites Franciscaines de Marie avec un parti pris pour « les prodiges d’ingéniosité grâce auxquels elles ont su faire de leur couvent une microsociété autonome, un véritable village dans la ville », indique Christyna Fortin, conservatrice et coordonnatrice générale du Parcours muséal de Maison Mère. Photographies et d’artefacts jamais vus permettent de découvrir la réalité quotidienne de ces religieuses dont la vie ne se résumait pas à la prière, bien au contraire. « Peu de gens savent qu’en plus d’être religieuses, les soeurs étaient agricultrices, entrepreneuses, artistes, infirmières, mécaniciennes, cordonnières, plombières. Une visite au Potager du Laboratoire vivant des PFM, chapeauté par l’Université Laval, ajoutera un volet sensoriel à l’exposition. Le plan du jardin est d’ailleurs inspiré des plans originaux des jardins du couvent. « Les visiteurs pourront donc déambuler parmi les fleurs, les fines herbes, les fruits et les légumes, tout en profitant de l’occasion pour en apprendre davantage sur les propriétés des plantes cultivées, dont les sœurs faisaient une utilisation culinaire aussi bien que médicinale », ajoute la conservatrice.